Une véritable mise en apesanteur instaurée par les néons
Court-métrage réalisé dans les belles rues d’Annecy avec la sublime Clara Freire. Il s’agissait de ma première « réelle » expérience de shooting vidéo mêlant la magie de la lumière des néons avec la beauté humaine. Pour réaliser ces images, j’ai décidé d’utiliser des éclairages de parking surélevés et de la ville. M’étant minutieusement inspiré de l’unique travail esthétique des films du grand Nicolas Winding Refn (réalisateur de Drive et de Neon Demon notamment) j’ai tenté de produire une atmosphère transcendante qui produirait une certaine mise en apesanteur du spectateur. En effet, avec un travail très méticuleux réalisé sur la mise au point et les plans en travelling, la continuité des images parvient à plonger l’observateur de cette vidéo dans un état second et force, quelque part, à impliquer une certaine sensation de rêve. Alors, cette illusion est rendue possible par la force qu’offre l’alliance de la lumière des néons avec les vidéos produites une fois la nuit tombée…
Parallèlement, nous sommes invités à nous projeter dans la scène et à déambuler aux côtés de la modèle. Ainsi, nous découvrons le décor en même temps que cette dernière et une identification au protagoniste est rendue possible par cette sensation : l’inconnu unifie (étant donné que la découverte se veut commune et universelle) !
Pour conclure, je tenais à partager avec vous un extrait de “La course au mouton sauvage” de l’illustre écrivain contemporain japonais Haruki Murakami, que je trouve très poétique et qui résume très bien le rapport que j’entretiens avec l’esthétique qu’offrent la nuit et la modèle : “Le temps passait. Les particules de ténèbres dessinaient d’étranges figures sur ma rétine. Au bout d’un moment, ces figures s’écroulaient sans bruit, puis d’autres se formaient. Dans l’espace immobile comme du mercure, seule bougeait la nuit”.